Insomnie après 60 ans : comprendre le sommeil des personnes âgées pour mieux dormir
- Camille JULIE
- 17 avr.
- 5 min de lecture
Résumé de l’article
Le sommeil change à chaque étape de la vie — et continue d’évoluer après 60 ans. Réveils nocturnes, endormissement plus tôt, sommeil plus léger : ces transformations sont naturelles. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire. Il n’est jamais trop tard pour retrouver un sommeil réparateur. Voici 5 idées reçues à déconstruire pour mieux comprendre le sommeil des personnes âgées.

Dans cet article :
Le sommeil change tout au long de la vie
Dormir moins en vieillissant : normal ou inquiétant ?
Pourquoi on se réveille plus souvent la nuit ?
Ce qu’on mange joue aussi un rôle
Il n’est jamais trop tard pour rééduquer son sommeil
Et si votre sommeil redevenait biphasique ?
Des nuits fragilisées par les grands bouleversements de la vie
1. Le sommeil change tout au long de la vie
On a souvent l’image d’un sommeil qui se stabilise une fois qu’on a grandi. On sait qu’un bébé ne dort pas comme un enfant, qu’un ado se couche plus tard — mais on oublie que le sommeil reste modulable toute la vie.
Il ne se fige jamais. Il évolue avec notre corps, nos hormones, notre rythme de vie.
À l’adolescence, le sommeil se décale : les jeunes s’endorment naturellement plus tard, mais doivent pourtant se lever très tôt pour aller en cours — d’où une fatigue chronique fréquente.
À l’âge adulte, le sommeil se stabilise un temps… puis recommence à changer, souvent sans qu’on y prête attention.
Vers 60–65 ans, le corps entre dans une nouvelle phase :
Le temps de sommeil diminue,
Le sommeil devient plus léger,
Et on se réveille plus tôt, naturellement.
Tout cela est normal. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire pour améliorer la qualité de ses nuits.
2. Dormir moins en vieillissant : normal ou inquiétant ?
Si vous avez plus de 60 ans, vous avez peut-être remarqué que vous ne dormez plus autant qu’avant.
“Avant, je dormais huit heures sans me réveiller. Aujourd’hui, je tiens à peine six heures. Est-ce que c’est normal ?
Oui, en partie. Le sommeil profond diminue avec l’âge, et la durée totale de sommeil aussi.
Mais attention : toutes les nuits courtes ne sont pas “normales”. Ce n’est pas parce qu’on avance en âge qu’on doit se résigner à mal dormir.
Ce qu’on cherche, ce n’est pas une durée parfaite, mais une sensation de récupération. Et si ce n’est plus le cas, c’est qu’il y a peut-être quelque chose à ajuster.
3. Pourquoi on se réveille plus souvent la nuit ?
Avec le temps, les réveils nocturnes deviennent plus fréquents. Et cela peut devenir très pénible si on a du mal à se rendormir.
Les réveils nocturnes deviennent plus fréquents chez les personnes âgées. Une étude de l’INSV montre que plus de 25% des seniors de 65 ans et plus sont touchés par l’insomnie, ce qui entraîne un sommeil plus fragmenté et moins réparateur.
Plusieurs raisons expliquent cela :
La mélatonine (l’hormone du sommeil) baisse naturellement après 60 ans, ce qui rend le sommeil plus fragile.
Le rythme biologique change : on a plus souvent envie d’aller se coucher tôt, et donc on se réveille plus tôt aussi.
Pour les femmes, la ménopause a souvent perturbé le sommeil en amont.
Certaines douleurs, besoins d’uriner fréquents, ou traitements médicaux peuvent fragmenter les nuits.
Mais bonne nouvelle : on peut travailler sur plusieurs de ces facteurs.
4. Ce qu’on mange joue aussi un rôle
On y pense peu, mais l’alimentation a un impact direct sur le sommeil.
Chez les personnes en deuxième partie de vie, l’appétit diminue souvent, les repas sont plus légers — et on peut manquer sans le savoir de nutriments essentiels pour bien dormir.
Par exemple, la mélatonine ne se fabrique pas toute seule. Elle a besoin d’un acide aminé : le tryptophane, présent dans les œufs, le poisson, la volaille, les légumineuses…
Les aliments "santé" ne sont pas forcément des aliments pro-sommeil.
Et même ceux qui mangent équilibré, bio, fait maison, peuvent passer à côté des bons apports. Il est donc utile de vérifier si l’alimentation soutient bien le sommeil.
5. Il n’est jamais trop tard pour rééduquer son sommeil
J’accompagne régulièrement des personnes après 70 ou 75 ans, qui pensent qu’il n’y a plus rien à faire pour leurs nuits. Mais c’est faux. On peut rééduquer son sommeil à tout âge, en douceur, sans forcer.
En voici un exemple parmi d’autres :
Anne-Marie, 77 ans, pensait ne jamais retrouver le sommeil. Et pourtant…
“Il a fallu que j'arrive à 77 ans pour retrouver des nuits paisibles.”
“Depuis ma plus tendre enfance, je n’ai jamais su ce que dormir voulait dire. J’ai essayé tous les remèdes possibles, sans succès. À 77 ans, j’ai décidé de consulter Camille Julié, un peu sceptique. Mais à ma grande surprise, j’ai retrouvé le sommeil. Rapidement. Pour la première fois, je connais des nuits paisibles. — Anne-Marie, 77 ans
Que ce soit pour de l’insomnie, des réveils nocturnes ou des cauchemars récurrents (j’ai accompagné un monsieur de 83 ans qui en faisait depuis 30 ans), il est possible de reconstruire un rythme plus serein.
Tout commence par une chose : comprendre ce qui se passe. Et ensuite, on agit étape par étape :
on ajuste les horaires,
on reconstruit des habitudes pro-sommeil,
on remet un peu de mouvement et d’exposition à la lumière naturelle,
et on travaille sur les émotions liées à la nuit.
6. Et si votre sommeil redevenait biphasique ?
Vers 70–75 ans, certaines personnes redécouvrent le sommeil en deux temps.
La nuit devient plus courte, mais le corps réclame un repos supplémentaire en début d’après-midi. Ce n’est pas un dysfonctionnement : c’est une forme naturelle d’adaptation, qu’on appelle sommeil biphasique.
Faire une sieste de 20 minutes entre 13h et 15h peut :
éviter le gros coup de fatigue vers 17h,
éviter de s’endormir devant la télé trop tôt,
et préserver un bon endormissement le soir venu.
Mais ce n’est pas toujours facile à mettre en place. Certaines personnes n’ont jamais fait la sieste, ou culpabilisent de s’y mettre. Il faut parfois réapprendre à s’accorder ce moment.
7. Des nuits fragilisées par les grands bouleversements de la vie
Le sommeil est aussi sensible aux changements profonds de la vie. Et la deuxième partie de vie en contient beaucoup.
J’accompagne régulièrement des femmes qui ont perdu leur conjoint. Parfois, cela s’est passé la nuit ou au petit matin — et le sommeil reste marqué par ce traumatisme.
Mais même sans deuil, cette période est souvent bouleversante :
Le passage à la retraite,
La fin des horaires réguliers,
Moins de sorties, moins de stimulation,
La solitude parfois plus présente…
Le sommeil ne se construit pas seulement la nuit. Il se prépare dès le matin. Par le mouvement, la lumière du jour, les interactions sociales, les horaires réguliers. Et quand tout cela change, les nuits changent aussi.
Ces transitions sont trop peu accompagnées, alors qu’elles mériteraient, au contraire, une vraie écoute.
Conclusion : reconstruire ses nuits, même après 60 ans
Si vous êtes dans cette période de vie où vos nuits changent — que vous dormiez peu, que vous vous réveilliez souvent, ou que vous vous sentiez fatigué(e) malgré tout — sachez que ce n’est pas une fatalité.
Il est possible d’apprivoiser ce nouveau sommeil. De comprendre ce qu’il vous dit, de l’écouter, de le soutenir. Et de retrouver des nuits qui font vraiment du bien.
Et si vous sentez que vous avez besoin d’un accompagnement plus personnalisé, je vous propose un premier échange gratuit de 10 minutes : un temps court mais précieux, pour voir ensemble si je peux vous aider.
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